Marine CHAGNON par OLYRIX
le 7 novembre 2022
« La mezzo-soprano Marine Chagnon qui a rejoint l’Académie de l’Opéra de Paris l’année dernière et s’apprête à prendre les rôles de Kate Pinkerton (Madame Butterfly de Puccini) et de Flora (La Traviata de Verdi) à Bordeaux puis Nancy revient avec nous sur son parcours, ses projets et les perspectives de carrière qui l’attendent. (…)
Vous avez déjà abordé des rôles très différents, avec aussi des rôles-titres et principaux comme la Didon de Purcell, Poppée chez Monteverdi, La Giuditta et même La Périchole. Comment préparez-vous ces différents rôles, genres et répertoires ?
Déjà, ma préparation technique arrive après ma préparation mentale. Ma construction du personnage doit être forcément souple, car on ne sait pas à quelle sauce on sera mangé dans le travail avec le chef et le metteur en scène : nous ne sommes pas libres là-dessus. Mais pour interpréter, je dois déjà m’être construite par rapport à qui je suis. C’est donc très différent de chanter une partition inédite ou bien un rôle vu mille fois en scène. Par exemple, moi qui baigne dans le baroque depuis des années, j’ai vu plein de mises en scène du Couronnement de Poppée alors, quand on me dit d’incarner Poppée, je me dis, quelle Poppée ? J’en ai vu des amoureuses, des vicieuses… Il faut faire des choix sur ce que dit Monteverdi, et j’ai vraiment envie d’humaniser les personnages. C’est ce que j’ai voulu faire avec Didon, avec justement Poppée, dans le cadre de la production de l’Académie de Paris à l’Athénée la saison dernière, comme je le ferai cette saison, en avril-mai 2023, pour Lucilla dans La scala di seta de Rossini -un rôle que j’ai déjà abordé en 2020 au Conservatoire. C’est de la même façon que j’ai envisagé La Giuditta de Scarlatti avec l’Académie également, à La Grange au Lac et à La Chaise-Dieu et je reprendrai d’ailleurs ce rôle en juin à l’Auditorium du Louvre. (…) »
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