Verdi à l’anthéa, théâtre d’Antibes, Opéra de Nice
d’après Les Joyeuses commères de Windsor de William Shakespeare
musique Giuseppe Verdi
livret Arrigo Boito
mise en scène Daniel Benoin
direction musicale Daniele Callegari
Sir John Falstaff Roberto De Candia
Ford Vladimir Stoyanov
Fenton Davide Giusti
Mrs Alice Ford Alexandra Marcellier
Mrs Quickly Kamelia Kader
Nannette Rocío Perez
Meg Page Marina Ogii
Le Docteur Caïus Thomas Morris
Bardolfo Vincent Ordonnea
« Confiée à Daniel Benoin, la nouvelle production de Falstaff actuellement à l’affiche de l’Opéra de Nice est l’une des plus inventives et originales qu’il nous ait été données de voir du dernier chef‑d’œuvre de Giuseppe Verdi. Et la transposition de l’ouvrage à notre époque fonctionne à la perfection, grâce à une direction d’acteurs au cordeau et à dispositif scénique drôle et ingénieux, voire spectaculaire. » Emmanuel Andrieu, ConcertoNet
« Daniel Benoin a ici réalisé sa meilleure mise en scène et à notre sens, la plus aboutie de sa production lyrique. En outre, il a eu la chance de disposer de chanteurs ayant tous idéalement le physique de leur rôle et qui savent se mouvoir comme des comédiens de théatre voire de cinéma. » Christian Jarniat, Résonances Lyriques
« Daniel Benoin a réalisé là l’une de ses meilleures mises en scène. Les chanteurs sont de premier ordre. Tout cela fait un formidable Falstaff ! » André Peyregne, Nice-Matin
« Un plateau qui fait triompher l’ultime opéra-bouffe de Verdi. » Florence Lethurgez, Olyrix
« Daniel Benoin signe une production très rythmée à laquelle répond la direction musicale diablement efficace de Daniele Callegari. Dans le rôle-titre, Roberto de Candia domine un plateau d’une parfaite homogénéité.
Un coin glauque de banlieue pourrie, entre poubelles et murs tagués, drogue et prostitution. L’ancien motard déchu Falstaff se shoote aussi. Quelques plantes, à la fin, transformeront le lieu en parc de Windsor. On longe ensuite, grâce à la vidéo, des HLM lépreux, avant d’arriver au périphérique et de traverser une jolie forêt où s’ébroue un cerf, anticipation du dénouement. On atteint alors une banlieue cossue, avec pelouses et piscines : là se trouve la villa du riche Ford, qui s’est aussi offert un sauna.
Alexandra Marcellier pourrait avoir plus de rondeur en Alice, mais elle ne manque pas de charme. Si Kamelia Kader, aux graves généreusement poitrinés, peine parfois à souder ses registres, elle a la truculence de l’entremetteuse Quickly. La charmante Nanetta de Rocio Pérez, aux pianissimi aigus cristallins, accuse seulement un vibrato qu’on ne lui connaissait pas, alors que le mezzo profond de Marina Ogii semblerait presque sous-dimensionné en Meg. Il n’empêche : malgré ses défauts individuels, le quatuor des commères fonctionne parfaitement. Et le Fenton de Davide Giusti, assez désordonné au début, se police progressivement, jusqu’à un quatrième acte plus maîtrisé et nuancé.
Docteur Caïus de Thomas Morris, Bardolfo de Vincent Ordonneau, Pistola de luxe de Patrick Bolleire : les comprimarii s’intègrent à une distribution qui, dans son ensemble, fait un Falstaff de belle eau. A la tête d’un chœur très bien préparé et d’un orchestre de haut vol, Daniele Callegari joue, plus que celle de la subtilité, la carte d’une théâtralité effervescente, diablement efficace, quitte à risquer parfois le décalage, mais s’affine à partir du troisième acte et s’ouvre à la poésie sous les frondaisons éclairées par la lune. »
Didier Van Moere, Diapason
+ infos : www.anthea-antibes.fr