TÉNOR ET METTEUR EN SCÈNE
Originaire de la région toulousaine, Pierre Catala étudie la trompette dès l’âge de 8 ans. En 1977, il entre au Conservatoire National de Région de Toulouse, où il suit notamment l’enseignement de Jacques Doucet. Il y obtient en 1980 les Premiers prix de chant, d’art lyrique et de comédie. Immédiatement, il intègre le chœur de Radio-France où il restera 4 ans, tout en complétant sa formation vocale auprès d’Andréa Guiot. Dès cette époque, il est engagé par le Théâtre du Capitole de Toulouse et, parallèlement à ses activités à la radio, s’y produit dans de nombreux ouvrages : après des débuts très remarqués dans le rôle de Siebel de Faust à la Halle aux grains sous la direction de Michel Plasson (spectacle retransmis par la télévision), il chante notamment le Berger de Mireille, Basilio des Noces de Figaro et le Premier chevalier de Parsifal dans une mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle.
En 1984, une bourse d’études du Ministère de la culture lui permet d’entrer à la prestigieuse Juilliard School de New-York, où il se perfectionne pendant deux ans dans la classe de Daniel Ferro, dans le cadre d’un professionnal studies program. Ces deux années new-yorkaises lui donneront l’occasion de fréquenter des personnalités telles que Leonard Bernstein ou Eleanor Steber (qui le feront bénéficier de leurs conseils), de se produire sur scène dans des rôles de premier plan et de découvrir l’expérience du récital (lors d’un récital de mélodies françaises aux Services culturels de l’Ambassade de France).
A son retour de New-York, il est remarqué par Jacques Martin, qui met alors en scène La Belle Hélène d’Offenbach au Théâtre de Paris. Pierre Catala y interprétera pendant toute la saison 1986-87 le rôle de Pâris aux côtés de Gabriel Bacquier et de Jacques Martin. Filmé par la télévision, ce spectacle lui vaudra un grand succès personnel auprès du public et de la critique et révélera sa parfaite adéquation vocale et théâtrale à l’univers d’Offenbach. Dès l’année suivante, il interprète sur la même scène le rôle principal d’un autre opéra-bouffe d’Offenbach, Le Pont des soupirs, dans une mise en scène de Jean-Michel Ribes. Ce spectacle, cité aux « Molière », tiendra l’affiche pendant un an et sera également télévisé.
A partir de cette époque, la carrière de Pierre Catala se développe très rapidement en France et à l’étranger, dans un répertoire de ténor léger extrêmement éclectique allant du baroque à la création contemporaine – sans négliger l’opérette classique, dont il s’impose comme l’un des meilleurs interprètes de sa génération.
Il est ainsi régulièrement invité par l’Opéra-Comique, où on a pu l’entendre dans La Fée Urgèle de Duni (sous la direction de Christophe Rousset et dans une mise en scène de Jean-Marie Villégier), dans le rôle de Jason dans Médée de Charpentier (sous la baguette de William Christie et à nouveau dans une mise en scène de Jean-Marie Villégier) ou encore dans le rôle de Gontran dans Les Mousquetaires au Couvent de Varney, aux côtés de Gabriel Bacquier. Au Théâtre des Champs-Elysées, il interprète le Notaire dans La Somnambule de Bellini auprès de June Anderson et Schmitt dans Werther aux côtés de Francisco Araiza ; à Bercy, il est le Remendado dans Carmen aux côtés de Teresa Berganza et Neil Shicoff ; au Châtelet, il interprète les rôles de Lacouf et du Fils dans Les Mamelles de Tirésias de Poulenc et les rôles de la Théière et de l’Arithmétique dans L’Enfant et les sortilèges de Ravel sous la direction de Eliahu Inbal.
Au Capitole de Toulouse, il chante Les Mousquetaires au couvent ; à l’Opéra de Lyon, il interprète Bénédict dans Béatrice et Bénédict de Berlioz sous la baguette de John Nelson ; à l’Opéra de Marseille, il est Piquillo dans La Périchole d’Offenbach auprès de Gabriel Bacquier ; à l’Opéra de Nice, il se produit dans I due Foscari de Verdi dans une mise en scène de Pier Luigi Pizzi ; à l’Opéra de Montpellier, il interprète Tamino dans La Flûte enchantée et participe à une production de Lucrezia Borgia de Donizetti avec Nelly Miricioiu. On l’entend également à l’Opéra de Strasbourg (La Fée Urgèle), à l’Esplanade de Saint-Etienne (Benoît dans Le Roi l’a dit de Delibes, aux côtés de Natalie Dessay), à l’Opéra de Nantes (Les Contes d’Hoffmann, Le Roi l’a dit, La Belle Hélène), au Grand-Théâtre de Tours (La Belle Hélène, Aristée-Pluton dans Orphée aux enfers d’Offenbach, La Fille de Madame Angot de Lecoq), à l’Opéra d’Avignon (La Vie parisienne d’Offenbach), à l’Opéra-Théâtre de Metz (La Belle Hélène, La Grande-Duchesse de Gerolstein, La Fille de Madame Angot), à l’Opéra de Vichy (Alfred dans La Chauve-Souris de Strauss)…
L’Opéra Royal de Wallonie (Liège) l’engage pour le rôle de Ferrando dans Cosi fan tutte de Mozart et pour celui de Gonzalve dans L’Heure espagnole de Ravel. A l’Opéra de Monte-Carlo, il chante, à l’occasion de la fête du prince Rainier, le rôle de Babylas dans Monsieur Choufleuri d’Offenbach dans une mise en scène de Robert Dhéry. Au festival de Saint-Céré et en tournée avec Opéra-Eclaté, il interprète La Flûte enchantée, La Grande-Duchesse de Gérolstein et La Belle Hélène dans des mises en scène d’Olivier Desbordes. A Prague, il se produit dans La Vierge de Massenet aux côtés de Michèle Command. A l’Opéra du Caire, il interprète Nadir dans Les Pêcheurs de perles de Bizet.
Outre les ouvrages déjà cités, le répertoire de Pierre Catala inclut les rôles de Dorvil dans L’Echelle de soie et d’Almaviva dans Le Barbier de Séville de Rossini, ainsi que Gérald dans Lakmé de Delibes. Dans le répertoire contemporain, il a participé à des créations de Michèle Reverdy, de Jean-Pierre Guézec et de Sergio Ortega.
Parallèlement à sa carrière scénique, il mène une importante activité au concert dans le répertoire de l’oratorio (Passions de Bach, messes et Requiem de Mozart, La Création de Haydn…) et de la mélodie.
Pierre Catala a participé à de nombreuses émissions de télévision et à divers enregistrements discographiques. Citons notamment le récital Offenbach au menu (Maguelone), dans lequel il interprète des airs et ensembles rares de son compositeur de prédilection sur le thème des plaisirs de la table.
Depuis 1998, Pierre Catala est à nouveau membre du chœur de Radio-France. En 1999, il a été nommé professeur de chant au Conservatoire Francis Poulenc du XVIème arrondissement de Paris, et en 2010, il a succédé à Mireille Alcantara au poste de professeur de chant du Conservatoire Hector Berlioz du Xe arrondissement.
Depuis quelques années, Pierre Catala développe une activité importante de metteur en scène. Au Cirque d’hiver à Paris, il réalise les mises en scène de Viva l’Opéra ! en 2008 et Offenbach en fête en 2009, spectacles donné par l’Académie de musique et réunissant plus de deux cents choristes et solistes. Au Conservatoire Francis Poulenc, il monte notamment La Vie parisienne d’Offenbach (spectacle donné dans les salons de la mairie du XVIe arrondissement), Phi-Phi de Christiné, Der Mond de Carl Orff, La Fille de Madame Angot de Lecoq et deux créations, l’une autour d’Offenbach et l’autre sur le thème Crêpes et chrysanthèmes ; au Conservatoire Hector Berlioz, il met en scène Le Roi l’a dit de Delibes, La Vera Costanza de Haydn, La Grande-Duchesse de Gérolstein d’Offenbach, Phi-Phi de Christiné. En août 2011, il a signé la mise en scène de La Flûte enchantée de Mozart dans le cloître de la cathédrale de Béziers, sous la direction musicale de Jean-Bernard Pommier. Il reviendra à Béziers en 2012 pour mettre en scène Daphnis et Alcimadure, opéra en langue occitane de Mondonville. En juillet 2016, il signe la mise en scène de Didon et Enée de Purcell avec le Palais royal au festival de Châtel-Guyon. En août de la même année, il monte la comédie musicale 68, année héroïque dans le cadre du festival du grand sud à Meyrueis (Lozère). Depuis 2014, il est le metteur en scène attitré de la Compagnie Fortunio qui monte de petits opéras et opérettes de chambre, en particulier Bagatelle d’Offenbach au théâtre du Ranelagh en mars 2017, et toujours d’Offenbach, le voyage de Monsieur Dunanan père et fils au théâtre du Ranelagh en novembre 2019.
En 2004, Pierre Catala obtient un D.U. économie et gestion des projets musicaux à l’Université de Nanterre Paris X. La même année, il fonde avec Enrique Thérain (administrateur de l’orchestre les Siècles) le festival les Musicales de Normandie (http://www.musicales-normandie.com).